Prévention des Risques

Parce que cela n’arrive pas qu’aux autres,
Parce que l’on « n’arrête pas quand on veut » Collège - Lycée Montaigne, Paris
Parce que ce n’est pas « trop style» … avril 2012
Parce que l’on peut agir,

Les addictions, les jeunes et leurs parents

Ce document, élaboré par la FCPE Montaigne en mars 2012, a un double objectif :

- alerter et attirer l’attention des parents sur la réalité de la consommation de tabac, d’alcool et du cannabis, des jeunes au collège et de susciter des échanges sur cette réalité
- d'apporter des informations sur la prévention des risques liés à ces consommations,

Ce livret propose une première approche, une compilation de liens utiles, de sites internet

Que l'on soit concerné directement (notre enfant) ou indirectement (un-e camarade de notre enfant), quelles réponses, pouvons-nous - nous parents - tenter d'apporter, quel regard porter, où nous renseigner ?

« Des études internationales basées sur l’observation et l’expérimentation et menées depuis plus de trente ans montrent qu’un grand nombre de facteurs de risque et de protection liés à la consommation de drogues relèvent de la sphère familiale et de la qualité de l’interaction entre parent et enfant. Le rôle primordial des parents dans la prévention des conduites à risque de leurs enfants et la nécessité de les conforter dans cette fonction ont par ailleurs été confirmés par des experts (épidémiologistes, psychiatres, pédagogues, philosophes, juristes) réunis en mai 2010 à l’occasion des assises de la parentalité et de la prévention organisées par la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie). »
source : Institut national de prévention et d'éducation pour la santé

DE QUOI PARLE-T-ON ?

Le tabac

En moyenne, les expérimentateurs (personnes ayant déclaré avoir consommé au moins une fois au cours de leur vie) ont fumé leur première cigarette à 13,7 ans pour les filles et 13,4 ans pour les garçons (source : Observatoire français des drogues et des toxicomanies www.ofdt.fr).
Fumer régulièrement survient en moyenne à 16 ans.
La prévalence tabagique (nombre de personnes dans cette tranche d'âge qui fume de façon quotidienne ou occasionnelle) passe de 9 % pour les 12-14 ans à 41 % pour les 15-19 ans et atteint un maximum de 48 % chez les 20-25 ans.
Les jeunes de 12 à 25 ans qui fument régulièrement, consomment en moyenne 10 cigarettes par jour. La quantité de cigarettes fumées augmente rapidement au cours de l'adolescence.

Les effets
La combustion de la nicotine et des additifs (humectants, goût, saveur) crée de nouveaux composants (monoxyde de carbone, goudrons...) nocifs pour la santé.

L'ensemble de ces composants agit en particulier sur :

  • la fonction cardiovasculaire : le tabac augmente la pression artérielle, accélère le rythme cardiaque et détériore les artères. Les risques coronariens et les décès par infarctus du myocarde sont deux fois plus élevés chez les fumeurs. Ces risques vasculaires touchent aussi les artères du cerveau et des membres inférieurs.
  • la fonction respiratoire : les fumeurs s'exposent à des troubles au niveau de tout l'appareil respiratoire, notamment au risque de bronchite chronique et au risque de cancer du poumon.
  • la fonction digestive : la nicotine augmente la sécrétion des acides gastriques et agit sur le système nerveux central.

Le tabac limite l'apport d'oxygène au cerveau et aux muscles. Il est responsable de maux de tête, de vertiges et d'une diminution de la résistance à l'exercice.

Que dit la loi ?

Depuis la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé, il est interdit de vendre ou d’offrir, dans les débits de tabac, les commerces et les lieux publics, des produits du tabac ou leurs ingrédients, y compris le papier et le filtre, à des personnes de moins de 18 ans. La loi a été complétée par un décret du 25 mai 2010 relatif aux sanctions prévues pour la vente et l’offre de produits du tabac aux mineurs et par l'arrêté du 28 mai 2010 qui fixe le modèle de l’affichette devant être apposée dans les points de vente de tabac pour rappeler cette interdiction.


L'alcool

L'expérimentation d'alcool concerne plus de neuf jeunes de 17 ans sur dix (92 %).
A 11 ans, 59 % des élèves déclarent avoir déjà bu de l'alcool au cours de leur vie ; ils sont 72 % à l'âge de 13 ans et 84 % à 15 ans.
L'âge moyen lors de la première consommation, pour les élèves de 15 ans, est légèrement plus bas chez les garçons (13,3 ans) que chez les filles (13,5 ans).
À 15 ans, 58 % des élèves déclarent avoir consommé de l'alcool au moins une fois au cours du mois
La proportion d'élèves déclarant avoir déjà été ivres au cours de leur vie passe de 6 % parmi les élèves de 11 ans, à 16 % à l'âge de 13 ans et 41 % à 15 ans.


Savoir repérer les signes d’une alcoolémie

Voici quelques signes qui peuvent vous servir de repères et vous alerter :
  • Changements d’humeur inexpliqués, tristesse
  • Tendance à l'isolement
  • Retards fréquents
  • Absences non justifiées à l'école
  • Changement significatif des résultats scolaires
  • Manque d'intérêt pour les activités en groupe, les activités sportives et les loisirs
  • Perte d'appétit
  • Manque de sommeil
  • Disparition d'argent dans votre portefeuille
  • Négligence inhabituelle dans la façon de s'habiller, dans la propreté corporelle


Que dit la loi ?

L'article 93 de la loi n°2009-87 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, confirme l'interdiction de la vente des boissons alcooliques à tous les mineurs (et non plus aux seuls mineurs de moins de 16 ans) et ajoute que l'offre de ces boissons à titre gratuit à des mineurs est également interdite dans les débits de boissons et tous commerces ou lieux publics.
Elle rappelle que la personne qui délivre la boisson, à qui la loi s'impose, peut exiger du client qu'il établisse la preuve de sa majorité.
L'article L3342-4 du Code de la santé publique impose qu'une affiche rappelant les dispositions relatives à la protection des mineurs soit apposée dans les débits de boissons à consommer sur place (idem concernant les débits de boissons à emporter). Les modèles et les lieux d'apposition de ces affiches seront déterminés par arrêté.
La vente à des mineurs de boissons alcooliques est punie de 7.500 euros d'amende (le double en cas de récidive dans les 5 ans). L'offre de ces boissons à titre gratuit à des mineurs, dans les débits de boissons et tous commerces ou lieux publics, est punie de la même peine.

Le Cannabis

Un sondage réalisé fin avril 2010 par l'institut BVA à la demande de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) et de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), révèle qu'un parent sur cinq n'a jamais parlé des dangers liés à la consommation de drogues à ses enfants et que 22 % ne leur rappellent jamais que c'est interdit.
La consommation de cannabis commence chez des adolescents jeunes. L’expérimentation se fait en moyenne vers 15 ans. À 17 ans, environ quatre jeunes sur dix déclarent avoir fumé du cannabis au moins une fois dans leur vie. C’est le produit illicite le plus précocement expérimenté.
Tous les individus ne sont pas égaux devant le risque de dépendance. La précocité de l’expérimentation de cannabis (avant l’âge de 15 ans) est un facteur de risque de dépendance (source MILDT)

Les Effets, les signes d’une consommation

Selon la personne, la quantité consommée et la composition du produit, le cannabis peut avoir des effets physiques comme :
  • un gonflement des vaisseaux sanguins (yeux rouges) ;
  • une augmentation de l'appétit (fringales) ;
  • une augmentation du rythme du pouls (palpitations) ;
  • une diminution de la sécrétion salivaire (bouche sèche) ;
  • une sensation de nausée.
  • une crise de paranoïa

Les effets d'une consommation régulière sont multiples mais les premiers visibles sont :
  • difficultés de concentration,
  • pertes de mémoire,
  • difficultés scolaires,
  • isolement,
  • perte d'intérêt pour les loisirs habituels

Que dit la loi ?
Le risque de poursuites pénales est sous-estimé, alors même qu’une interpellation pour usage peut entraîner une condamnation avec inscription sur le cahier judiciaire, que l’acheteur soit majeur ou mineur.
La législation française sur les stupéfiants (loi du 31 décembre 1970 et loi du 5 mars 2007) repose sur trois principes : l’interdiction de l’usage ; l’orientation de l’usager (selon sa personnalité et son profil) vers une réponse pénale d’ordre sanitaire ou pédagogique ; et la répression du trafic. Toutes les infractions, même commises par des mineurs, peuvent donner lieu à des poursuites.

Pour le trafic de cannabis, gratuit ou payant, la loi prévoit une peine allant jusqu’à un an d’emprisonnement et jusqu’à 3 750 euros d’amende, Ces peines sont doublées quand le cannabis est vendu ou donné à des mineurs.
Etre en possession de cannabis, même en infime quantité, est un délit pour lequel la loi prévoit une peine allant jusqu’à un an d’emprisonnement et jusqu’à 3 750 euros d’amende,


AGIR - NUMEROS ET LIENS UTILES


Beaucoup de jeunes et adolescent-e-s en resteront à une unique expérience de consommation de produits illicites ou n’auront qu’une consommation occasionnelle en petite quantité, le passage à des consommations de plus en plus régulières ou à des produits de plus en plus dangereux ne se produit pas de façon systématique.
Il varie selon le potentiel addictif de chacune des substances et la vulnérabilité des individus due à leur contexte de vie, leur histoire personnelle et l’existence ou non de troubles psychologiques.

Par ailleurs, le passage de l’usage simple à l’usage nocif, ou de l’usage nocif à la dépendance, n’est souvent pas perçu par le consommateur qui pense maîtriser sa consommation. Cette impression d’«auto-contrôle» d’une consommation n’est bien souvent qu’une illusion : on peut devenir dépendant d’un produit sans s’en rendre compte.

Nous avons compilé les sites essentiels et incontournables. La plupart sont dotés de rubriques spéciales parents et de rubriques spéciales jeunes où chacun pourra y trouver des infos adaptées.

Des sites

Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie
Site officiel très complet.
Un fascicule général y est téléchargeable « Drogues & dépendance » (cannabis, cocaïne, ecstasy, héroïne, autres drogues, alcool, tabac, médicaments psychoactifs, produits dopants) : cliquez ici

Fil Santé Jeunes

Sites et liens plus spécifiques

Sur les drogues
Des fascicules très détaillés téléchargeables à l'usage des parents :
Cannabis les risques expliqués aux parents : cliquez ici
Drogues et dépendance : cliquez ici
Des rubriques et fascicules également à l'usage des jeunes
Cannabis, ce qu'il faut savoir : cliquez ici

Sur l’alcool

Un site pour les jeunes :
Sites pour les parents :

Sur le tabac

Comité national contre les maladies respiratoires
66 boulevard Saint-Michel – 75006 Paris
Du lundi au jeudi de 9h00 à 18h00 et le vendredi de 9h00 à 17h00. Tel : 01 46 34 58 80

Tabac Info service
fascicule pour les parents : cliquez ici
fascicule pour les adolescents : cliquez ici


Des lignes téléphoniques

Pour obtenir des informations ou parler d’une situation qui vous préoccupe (la vôtre ou celle d’un proche), vous pouvez appeler :


Écoute alcool :
Téléphone : 0 811 91 30 30.
Numéro anonyme spécialisé dans l'information et l'aide concernant la consommation d'alcool. (7/7j de 8h à 2h00, coût d’un appel local depuis un poste fixe).

Écoute cannabis : 0811 91 20 20
Numéro anonyme spécialisé dans l'information et l'aide concernant la consommation de cannabis. (7/7j de 8h à 2h00, coût d’un appel local depuis un poste fixe).

Fil santé jeunes : 3224 ou 0 800 235 236 ou 01 44 93 30 74 (anonyme, tous les jours de 8h00 à 0h00)
Fil Santé Jeunes est réservé aux 12-25 ans.

Des lieux


Pour trouver une adresse près de chez vous  (alcool, drogues, tabac) : www.drogues.gouv.fr, rubrique « Agir, réagir, aider, être aidé ».
Depuis 2005, un réseau de consultations spécifiques a été mis en place dans l’ensemble des départements. Gratuites et anonymes, elles sont destinées aux jeunes consommateurs de substances psychoactives. Elles peuvent également accueillir les familles, sans leur enfant, afin de les conseiller et de les aider à trouver une démarche pouvant inciter leur enfant à dialoguer ou à consulter.
Ces consultations sont rattachées à des structures médico-sociales (CSAPA) et sont composées de professionnels formés aux spécificités de l’approche des jeunes.
Elles permettent :
  • d’effectuer un bilan des consommations,
  • d’apporter une information et un conseil personnalisé aux consommateurs et à leur famille,
  • d’aider, si possible, en quelques consultations à arrêter la consommation,
  • de proposer lorsque la situation le justifie, une prise en charge à long terme,
  • d’orienter vers d’autres services spécialisés si nécessaire.

Maison de Solenn – Maison des adolescents.
http://www.mda.aphp.fr/ Ouvert du lundi au vendredi, infirmiers et éducateurs accueillent tous les adolescents. 01 58 41 24 24 (coût d’un appel local)





































1 L’idée de rédiger ce document a émergé lors d’une réunion du Comité d'Education pour la Santé et la Citoyenneté (CESC) ; devant le constat d’un accroissement des consommations tabac/alcool/cannabis dés le collège, nous avons - en tant que fédération de parents d’élèves - proposé de mener des actions complémentaires de celles réalisées au collège. La FCPE remercie les infirmières du collège Montaigne pour leur participation à ce projet et le collège pour son soutien.