Le 19 novembre le ministre de l'éducation nationale a présenté le projet de réforme du lycée qui n'est rappelons le qu'un projet, il s'attaque à plusieurs points faibles du lycée français en entendant se préoccuper de la réussite et du travail des élèves tout en favorisant leur autonomie. En outre ce projet répond à des attentes incontestables en voulant rendre plus attrayant le bac L et en permettant, grâce à un tronc commun renforcé, des réorientations en fin de 1ère. Toutefois nombre de chercheurs et d'enseignants s'inquiètent des menaces pesant notamment sur les sciences sociales, le projet réduisant les heures d'enseignement de SES, en section ES, au profit d'une approche principalement économique. Il est à cet égard dommageable d'envisager de réduire l'apprentissage d'une matière qui constitue un outil indispensable à la réflexion sur les grandes mutations de nos sociétés.
Cet outil manquait, manifestement, ce matin aux lycéens qui ont décidé de bloquer l'établissement. Rien ne permet de justifier cette pratique du blocage qui, outre son aspect radicalement antidémocratique, participe au démantèlement de l'école publique dont les effectifs d'élèves se réduisent au profit du privé et avec pour conséquence une réduction des dotations d'heures (DHG) entraînant une raréfaction des choix d'enseignements.
Il est stupéfiant de constater que le seul mot d'ordre repris par les lycéens "bloqueurs" tendait ce matin à obtenir la fermeture du lycée qui est leur lieu d'acquisition du savoir et dont ils sont les seuls bénéficiaires.
On ne peut, à notre place de parents, les laisser, sans réagir, scier la branche sur laquelle ils sont assis. L'heure n'est plus aux tergiversations ou aux évocations nostalgiques de nos adolescences, nous devons les inviter aux débats démocratiques autour de ce projet de réforme (qui ne fait pas encore l'objet d'un projet de loi) et à renoncer à ces rituels dont les conséquences sont graves.
De façon plus prosaïque, l'établissement a accueilli ce matin (il faut saluer la décision de l'administration de maintenir les portes ouvertes), la plupart des collégiens et des CPGE ainsi que quelques lycéens pendant que des élèves continuaient d'en faire le siège pour tenter d'obtenir sa fermeture.
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