jeudi 25 janvier 2018

Quelques nouvelles sur les reformes pour l'accès à l'enseignement supérieur en 2018 et du BAC en 2021



PARCOURSUP la plateforme est ouverte
  1. Du 22 janvier au 13 mars 18h00 : Inscription et saisie des vœux
  2. Jusqu’au 31 mars inclus : Finalisation des dossiers et confirmation des vœux
  3. Du 22 mai au 21 septembre inclus : Réception et acceptation des propositions
  4. Du 26 juin au 21 septembre inclus : Phase complémentaire
Au total, le lycéen peut formuler :
-        de 1 à 10 vœux (qu’il s’agisse de vœux multiples ou non) ;
20 sous-vœux maximum pour l’ensemble des vœux multiples de BTS, DUT, CPGE, licences et Paces
Quels délais pour accepter une proposition ou y renoncer ?
-        7 jours du 22 mai au 25 juin.
-        3 jours du 26 juin au 20 août.
-        1 jour à partir du 21 août.
-        faute d’acceptation ou de renonciation à l’expiration de ces délais, la place est libérée pour un autre candidat.
   lire les fiches envoyées par le proviseur : 
Fiche 3 – Les vœux
Fiche 4 – Les  vœux multiples
Fiche 5 – La fiches AVenir
Fiche 6 – Les réponses des établissements aux lycéens
Fiche 10 – Formuler un vœu PACES Île-de-France
  

Parcours Sup, un Kinder surprise qui fait flop !

En quelques semaines, les universités ont dû établir la liste des connaissances, compétences et aptitudes requises pour qu’un bachelier puisse postuler à telle ou telle formation. Conséquence : des critères plus ou moins douteux font surface, mettant à mal le principe d’équité, tant promis par le gouvernement à la présentation de son Plan Etudiants.
Bis repetita. On croyait tous les problèmes résolus après la mise à la corbeille du logiciel Admission post bac, et voilà que la miraculeuse plateforme Parcours Sup, à peine mise en ligne, agace, angoisse et montre déjà quelques failles. Evidemment, les partisans du nouveau dispositif pourront trouver que les mécontents font trop de bruit, trop vite, mais quand il s’agit de l’avenir des jeunes, aucun bug n’est acceptable.
Depuis lundi 22 janvier, les élèves ont pu commencer à remplir leurs vœux sur Parcours Sup. Les premiers témoignages arrivent. Pour certaines filières, les attendus de certaines universités ne sont pas précisés, quand d’autres ont d’ores et déjà décliné leur propre algorithme pour sélectionner les élèves. Des précisions manquent aussi sur les dispositifs de remise à niveau, puisque, faute de budget, certaines facs ne peuvent remplir cette condition. Sans compter les problèmes de capacités d’accueil, qui ne trouveront pas de solution, au regard de l’investissement accordé au supérieur.
Côté lycées, les mesurettes prévues pour accompagner les élèves dans la construction de leur parcours de poursuite d’études ne sont pas opérationnelles. « Les deux semaines consacrées à cette question en terminale ne peuvent suffire, insiste Liliana Moyano, présidente de la FCPE. Et il est faux de croire que le conseil de classe va se transformer, d’un coup de baguette magique, en une instance d’accompagnement pédagogique ».
Alors, la FCPE, en partenariat avec l’Union nationale lycéenne, l’Unef et Plus passerelle, a pris ses responsabilités et rouvert son site SOS inscription pour aider les jeunes individuellement et répondre à leurs nombreuses questions sur la procédure. Plus tôt que d’habitude, et avec un formulaire de contact spécifiquement dédié aux parents.
Face aux risques de dérives autour des critères d’analyse des dossiers, les organisations étudiantes, lycéennes et enseignantes ont également décidé d’appeler à la mobilisation le 1er février prochain. La FCPE a choisi de soutenir cette journée d’action, en cohérence avec ce qu’elle a toujours défendu : le droit à l’éducation pour tous. Principe qu’elle n’a eu de cesse de répéter lors des concertations organisées par le ministère de l’Enseignement supérieur. Et qu’elle va continuer de porter dans les semaines qui viennent auprès du ministère de l’Education nationale.
En parallèle, elle continue sur le terrain son travail de vulgarisation auprès des parents, en diffusant des informations concrètes sur les changements majeurs de Parcours Sup. Voici un extrait des points de vigilance à garder en tête.
1. Les vœux
APB : Les élèves pouvaient formuler jusqu’à 24 vœux en les classant par ordre de préférence.
Parcours Sup : Les élèves peuvent saisir 10 vœux maximum, sans classement. Ils peuvent expliquer leurs préférences dans un espace dédié.
L’avis de la FCPE : Le classement sur APB donnait lieu à des stratégies, plus ou moins efficaces, pour obtenir la formation souhaitée. Cela jouait souvent des tours aux élèves et favorisait l’autocensure. Le nouveau système, mis en place par Parcours Sup, pose la question du traitement des dossiers. Ce travail sera considérable pour les universités puisqu’elles devront analyser l’ensemble des dossiers sans priorité : un dossier sera étudié 10 fois, voire 20 fois, avec les sous-vœux rendus possibles. Le risque est que les universités développent des algorithmes pour trier les élèves selon les notes uniquement.
2. Les attendus
APB : Aucun attendu n’avait été défini, l’obtention du baccalauréat était la seule condition pour accéder à l’enseignement supérieur.
Parcours Sup : Les élèves doivent répondre à certains critères pour être admis dans la formation qu’ils envisagent. Ces attendus sont définis par les universités.
L’avis de la FCPE : Ces attendus posent finalement davantage de problèmes qu’ils n’en résolvent. Si un cadre a été posé nationalement (notes, appréciations, avis du chef d’établissement, activités extrascolaires), les universités déclinent localement leur propre grille d’analyse pour départager les dossiers. Certaines filières ont fait le choix de ne rien ajouter, d’autres ont durci leurs demandes, notamment dans les filières en tension. Une nouvelle source d’inégalités entre les élèves, et une sélection intolérable.
3. L’avis des proviseurs
APB : Des échanges en conseil de classe permettaient au chef d’établissement de rendre un avis sur les vœux des futurs bacheliers.
Parcours Sup : Pour chacune des formations, une fiche Avenir sera remplie par le chef d’établissement dans le logiciel Parcours Sup. Les fiches seront accessibles aux élèves à partir du 22 mai, date où ils recevront les retours à leurs demandes d’affectation.
L’avis de la FCPE : Le conseil de classe, parce qu’il réunit toute la communauté éducative, est un lieu pertinent pour discuter du projet post bac de l’élève. Cependant, au regard des pratiques actuelles, il est à craindre que les conseils de classe jugent plutôt qu’ils ne conseillent les jeunes sur leur projet. Les représentants de parents auront un rôle majeur à jouer pour éviter ce type de dérives.

 


Réforme du BAC en 2021, impact de l'enseignement en seconde dès la rentrée prochaine

Communiqué de presse FCPE du 25/01
Une réforme du lycée
qui oublie une bonne partie des élèves !

Alors qu’il est très largement annoncé que le baccalauréat va être réformé, la FCPE rappelle qu’il ne s’agit en réalité que d’une réforme du bac général et technologique. Un tiers des élèves, inscrits au baccalauréat professionnel, semblent donc absents des travaux du ministère sur le baccalauréat. Une mission est aussi en cours sur l’enseignement professionnel, mais pour la FCPE, les trois voies du lycée doivent évoluer ensemble, malgré leur spécificité.

Ce choix du ministère de séparer les travaux et les réformes sur les voies du lycée marque un renoncement à l’ambition d’un lycée pour tous, où quelle que soit la spécialisation choisie, les élèves apprennent ensemble, vers un même objectif : apprendre et se préparer pour la suite de leur parcours, qu’ils aboutissent à une insertion professionnelle rapide ou une poursuite d’études. C’est aussi une condition pour rendre effective la formation tout au long de la vie.

La FCPE est favorable à la réduction des épreuves du baccalauréat, aujourd’hui source de stress et de bachotage, car vécues comme une sanction plus ou moins juste de ce que l’élève a retenu de ces trois ans au lycée. La priorité doit être de mieux former les élèves et pour cela, évaluer l’ensemble des connaissances et compétences développées, ce qui ne peut pas être fait sur un seul examen terminal. L’évaluation progressive des élèves est donc nécessaire, mais pas à travers les moyennes des moyennes des notes – piste proposée par le rapport Mathiot –, mais bien en mettant en place des exercices certificatifs réguliers sur les enseignements des élèves. Ces derniers pourront être de l’oral, des exposés, du contrôle en cours de formation, des devoirs sur table ou outils numériques… et devront être intégrés au parcours de l’élève, pour ne pas recréer l’usine à gaz qu’est le bac aujourd’hui. Enfin, la FCPE rappelle que le baccalauréat doit rester un examen national, elle s’opposera à un baccalauréat par lycée. Les mini-épreuves qu’elles demandent devront être cadrées nationalement.

L’objectif de la réforme doit aussi être la réduction des inégalités face à la réussite. Adapter les pédagogies aux besoins des élèves, accompagner chacun dans son projet et ses apprentissages, développer des compétences variées comme l’oral ou les travaux en groupe sont les exigences que porte la FCPE sur le lycée. Le grand oral envisagé comme une des épreuves terminales peut aller dans ce sens, mais à condition que les élèves y soient effectivement préparés et que l’approche interdisciplinaire soit développée au lycée. Sinon, il y aura d’un côté, ceux qui pourront s’y préparer grâce à de l’aide à la maison ou par des cours privés payés par les parents, et les autres. Savoir s’exprimer à l’oral est nécessaire dans le monde d’aujourd’hui, tous les élèves doivent y être entraînés.

Remplacer les filières S, L et ES de la voie générale et technologique par des parcours ne simplifiera rien et ne résoudra pas le problème de fond que la FCPE dénonce depuis longtemps sur le lycée : la hiérarchie et le cloisonnement des filières. Cette organisation du lycée aboutit aujourd’hui à des orientations subies, car les élèves vont là où leurs notes le leur permettent, mais non vers ce qu’ils ont envie d’apprendre. Trop d’élèves suivent la filière S, car elle apparaît comme plus prestigieuse et moins bloquante pour la suite du parcours. Il faut sortir d’une logique de « profil » (scientifique, littéraire…) qui enferme les élèves pour leur donner la possibilité de construire leur parcours. Ainsi, les enseignements devraient être organisés autour d’un tronc commun pour les trois voies du lycée et complétés par des enseignements de spécialisation choisie par les élèves.

Enfin, la FCPE s’opposera à un projet qui ferait du lycée, un lieu de pré-orientation de l’enseignement supérieur. Si ce que les élèves apprennent au lycée doit être un appui pour qu’ils construisent leur projet post bac, notamment parce qu’ils y approfondissent leur centre d’intérêt, l’accès à la filière de leur choix dans le supérieur doit rester la règle, quel que soit le parcours réalisé par l’élève au lycée. La FCPE reste mobilisée contre la sélection à l’entrée de l’université et l’utilisation des attendus à cette fin.
Réforme du bac : les propositions de la mission Mathiot « dans la continuité logique du Plan étudiant »
Paris - Publié le mercredi 24 janvier 2018 à 18 h 31 - Actualité n° 111414
« Le baccalauréat, parce qu’il est et doit demeurer le premier grade de l’enseignement supérieur, doit être mieux articulé à l’enseignement supérieur. Sa réforme s’inscrit dans la continuité logique du Plan étudiant et de la transformation d’APB en Parcoursup », écrit la mission pilotée par Pierre Mathiot, professeur des universités et ancien directeur de Sciences Po Lille, dans son rapport « Un nouveau baccalauréat pour construire le lycée des possibles », remis à Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, le 24/01/2018.

Cette articulation doit selon lui, se traduire de trois façons :
• « le baccalauréat doit permettre d’aborder l’enseignement supérieur dans de meilleures conditions, d’information et de maîtrise des compétences disciplinaires et méthodologiques ;
• une part significative des résultats obtenus dans le cadre du baccalauréat doit être connue et prise en compte dans le processus de candidature à l’enseignement supérieur ;
• les types d’exercice évalués dans le cadre du baccalauréat et plus largement du cursus du lycée doivent être mieux ajustés à ce qui sera demandé aux élèves dans l’enseignement supérieur et, donc, à ce qui permettra leur réussite. »

Le rapport définit ainsi 15 principes généraux d’organisation pour le nouveau bac, parmi lesquels la mise en place d’un supplément au diplôme, portefeuille de compétences et d’expériences accessibles via Parcoursup, et la mise en place de deux épreuves d’approfondissement disciplinaire organisées au printemps et dont les résultats seraient eux aussi communiqués sur Parcoursup.

Par ailleurs, la mission recommande une meilleure articulation entre secondaire et supérieur, autour de l’orientation et de la préparation des futurs étudiants, par le biais d’une unité d’accompagnement prévoyant par exemple l’intervention d’enseignants-chercheurs au lycée « dans les conditions d’un cours universitaire », et des déplacements de lycéens dans les établissements.

Jean-Michel Blanquer a annoncé qu’il présentera au conseil des ministres du 14/02/2018 sa réforme du baccalauréat.

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